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Revendiquer le poste de premier ministre, le coup de poker des Républicains

Dans la nouvelle Assemblée nationale, le groupe Les Républicains (LR) constitue la quatrième force politique, à distance respectable des trois premières. Alors, quand plusieurs dirigeants LR appellent, mardi 9 juillet, à la nomination d’un premier ministre issu de leur famille, la droite donne l’impression d’être la grenouille qui se prend pour un bœuf dans la fable de La Fontaine. Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, et le député d’Eure-et-Loir Olivier Marleix – peu connus pour leur proximité – ont pourtant émis cette idée comme solution, afin de sortir le pays de la crise institutionnelle et de faire barrage à une gauche sous domination de La France insoumise (LFI), selon eux.
« Il nous faut un gouvernement d’urgence avec des LR, des indépendants, le camp d’Emmanuel Macron et, peut-être aussi, des hommes et des femmes de bonne volonté, qui veulent clairement que notre pays ne soit pas paralysé », a expliqué le président de la région Hauts-de-France, sur France 2. Avant même le premier tour des législatives, ce dernier disait au Monde vouloir « imposer une cohabitation à M. Macron ».
Une position désormais partagée par Aurélien Pradié. Bête noire de l’ancienne majorité pour son opposition à la réforme des retraites en 2023, le député de droite du Lot, qui a quitté LR en juin, admet lui aussi que, dans un contexte politique inédit, « la seule voie possible, c’est la cohabitation ». Xavier Bertrand, lui, ne va pas jusqu’à déposer son CV dans la boîte aux lettres de l’Elysée, mais l’ancien ministre estime que « si l’on veut qu’il y ait un changement, ça n’est pas un premier ministre issu du camp présidentiel qui doit aller à Matignon ». Selon lui, c’est au camp présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons) de se ranger derrière LR, et non le contraire. Il s’agit de la seule solution, à ses yeux, pour « mettre un coup d’arrêt à LFI » et aux ambitions des « insoumis » pour Matignon.
Si la droite a sauvé un groupe d’une soixantaine de députés, elle le doit en partie au front républicain contre le Rassemblement national (RN), et parfois même aux désistements de certains candidats LFI. Olivier Marleix a profité de celui d’une socialiste pour sauver son siège en Eure-et-Loir. Dans un entretien au Figaro, publié mardi soir, l’ex-chef du groupe LR plaide pourtant pour un barrage contre le Nouveau Front populaire (NFP), première force à l’Assemblée nationale. « La priorité est donc de ne pas laisser s’installer un gouvernement avec l’extrême gauche : un gouvernement du Nouveau Front populaire sous tutelle de Jean-Luc Mélenchon, c’est impossible », avance-t-il.
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